Sisi la Famille
HUIS CLOS
Hello !
L'expression huis clos vient du terme latin "huis" qui signifie porte et "clos" du verbe clore. Grosse investigation pour vous trouver ces définitions. Elle apparaît telle quelle à partir du XVIIe siècle et fait allusion à une scène se déroulant sans public ou en petit comité. Le huis clos au cinéma comme au théâtre se traduit par une mise en scène dans un lieu unique avec un nombre de personnages assez restreint. L'avantage du huis clos c'est qu'il permet d'explorer la psychologie des personnages plus en profondeur car nous ne sommes pas distrait par le changement de décor ou de situation. La plus grande difficulté est de parvenir à maintenir l'attention du spectateur et c'est là qu'entre en scène l'histoire et la qualité des dialogues mais aussi des personnages. Sans ces facteurs, votre huis clos s'effondre.
J'ai sélectionné pour vous trois huis clos plutôt réussis, proposant des histoires très différentes mais centrées sur la famille, quelle soit de sang ou de foi, avec le même suspense qui saura vous tenir en haleine.
Le Nom de la rose (1986)
En 1327, une abbaye bénédictine dans le nord de l'Italie est le théâtre de morts suspectes au sein des moines qui l'habitent. Guillaume de Baskeville et son novice, Adso sont envoyés à l'abbaye afin de faire la lumière sur ces décès.
Commençons par la fin : ce film est prodigieux ! Adapté du roman éponyme d'Umberto Eco, vous voilà plongés au cœur de la fin du Moyen Age. Une époque obscure où l'hygiène y est plus que douteuse. Le Nom de la rose propose un huis clos un poil angoissant où se mêle mort et mysticisme. Tous les moines ont l'air inquiétant et cohabiter avec eux fait plutôt froid dans le dos. L'enquête est menée d'une main de maître part le brillant Guillaume de Baskerville, interprété par Sean Connery. A ses côtés, on découvre le tout jeune Christian Slater dont il s'agit de son premier grand rôle au cinéma. Le duo vous entraîne dans les entrailles de cette forteresse lugubre pour une immersion dans le fanatisme et la superstition.
Le Nom de la rose est un grand film, prenant et un huis clos brillant qui vous confortera dans l'idée que notre XXIe siècle, c'est quand même le top niveau hygiène.
Source : Allociné
Huit Femmes (2002)
Dans les années 1950, les habitants d'une demeure bourgeoise se préparent à fêter Noël en famille. Mais le maître de maison est retrouvé mort, assassiné dans son lit. Parmi les huit femmes présentes dans sa demeure, chacune conserve un secret et l'une d'elle est coupable.
Pour Huit Femmes, le casting est uniquement féminin et de très grande qualité. On y retrouve Catherine Deneuve en mère de famille rigide et détachée, Fanny Ardant en belle sœur vamp et mystérieuse, Emmanuelle Béart en bonne discrète mais venimeuse ou encore Isabelle Huppert en belle sœur vieille fille médisante mais très romantique. Un très beau casting qui d'un premier abord, joue les personnages d'une famille unie où chacun y a sa place. Mais lorsque l'enquête progresse, les masques tombent et l'on découvre la mesquinerie des unes, le vice des autres. Huit femmes gravitant autour d'un seul l'homme, l'exploitant, l'usant. Le décor et les costumes mettent également en valeur chacun des personnages avec une couleur et un style dominant permettant de comprendre la place de chacune au sein de cette famille étrange.
Huit Femmes est un film de femmes déterminées mais qui n'existent que par le regard du seul homme de la maison. Un huis clos entre la comédie et le drame dont l'issue est surprenante.
Source : Allociné
Le Prénom (2012)
Lors d'un dîner donné chez Pierre et Elisabeth, le frère d'Elisabeth annonce le prénom qu'il donnera à son futur enfant : Adolphe. Autour de la table, le débat fait rage entre Pierre révolté par le choix du prénom, Claude, l'ami dont on se moque en secret, Anna, la future maman détachée et Elisabeth, la maman toujours dans le rush.
Adapté de la pièce du théâtre du même nom, Le Prénom est un huis contemporain. Ici pas d'enquête sur une mort suspecte, ici le cœur de l'action est le choix du prénom du futur enfant à naître. Un choix étrange, puisqu'il s'agit du prénom d'Hitler. L'intrigue débute sur le débat autour de ce prénom pour finalement aboutir sur des révélations sur chacun des personnages. Un groupe qui semble uni mais où chacun cache un secret aux autres, où chacun fait le procès de l'autre sur sa manière d'être ou de penser. Un casting dynamique pour animer ce huis clos puisqu'on y retrouve Patrick Bruel (qui remportera le César du meilleur acteur pour son interprétation), Valérie Benguigui (dont il s'agira de l'un de ses derniers films), Charles Berling et Guillaume de Tonquédec.
Le Prénom mérite ses Césars de meilleur film et meilleur adaptation. Un huis clos qui nous renvoie à notre propre famille et nos rapports aux autres.
Source : Allociné
On se retrouve très vite et bon visionnage !
Prenez du fun & soin du vous
Hush Hush
LES FRATRIES #1
Hello !
Avec ce weekend de Pâques, beaucoup d'entre vous ont certainement du se retrouver en famille. C'est l'occasion d'aborder ce thème extraordinaire et inépuisable. En effet, la famille peut se traduire sous plusieurs formes, celle du sang bien sûr, mais également celle qu'on se construit tout au long de notre vie. C'est ça qui est génial avec la famille, c'est qu'elle évolue constamment ainsi que nos rapports les uns avec les autres. Quelques soient les tensions, les accrochages, les joies ou les peines, vos familles restent un soutien inébranlable et indéfectible et surtout votre meilleur atout.
Pour débuter cette nouvelle rubrique, je vous propose de nous attarder sur les fratries et plus précisément les fratries d'hommes. Je vous ai sélectionné trois films autour de ce thème.
A bord du Darjeeling Limited (2007)
Francis, Peter et Jack sont trois frères dont les rapports sont inégaux. Ils décident de partir en Inde pour un voyage initiatique un an après la mort de leur père. Ce voyage va s'avérer très surprenant pour les trois frères.
Wes Anderson aime la famille et les rapports entre ses membres. Surtout le rapport enfants/parents. Même si ce rapport apparaît en filigrane par la mention du père décédé, il devient la clé pour comprendre cette famille avec l'apparition de la mère, interprétée par Anjelica Huston. Ces trois frères sont très différents et ne se comprennent pas forcément. Tous vivent un tournant dans leur vie au moment du voyage (paternité, rupture, accident). Ce voyage, a priori, apaisant et dépaysant devient une introspection pour chacun des protagonistes et finira pas resserrer leurs liens. Le casting y est pour beaucoup grâce à Jason Schwartzman, Adrien Brody, Owen Wilson. En préambule du film, un court-métrage a été réalisé avec Jason Schwartzman et Natalie Portman, "Hôtel Chevalier".
J'attendais avec beaucoup d'impatience de vous parler de Wes Anderson ! Je suis une très grande fan de sa filmographie et de son esthétique. A bord du Darjeeling Limited reste fidèle à son réalisateur, à son style et son amour de la famille.
Source : Allociné
Des Hommes sans Loi (2012)
En pleine prohibition, les trois frères Bondurant, Howard, Forest et Jack sont dans la contrebande d'alcool. Les Bondurant doivent faire face à la concurrence et à la justice qui s'intéresse de plus en plus à leur trafic, mais surtout l'agent spécial Charlie Rakes.
Des Hommes sans loi s'inspire de l'histoire vraie des trois frères Bondurant racontée par le petit-fils de Jack, Matt Bondurant dans son roman "The Wettest County in the World" (2008). L'histoire des Bondurant est fascinante et incroyable. La solidarité de trois frères, leur détermination à poursuivre dans un commerce dangereux et les épreuves qu'ils ont du surmonter (l'impressionnante attaque sur Forrest, on va pas se mentir, cette scène est traumatisante). Ici encore, un casting incroyable pour servir cette histoire de couillus américains avec Tom Hardy (à voir en VO juste pour sa voix !), Shia LaBoeuf, Jessica Chastain, Gary Oldman et le franchement malsain Guy Pearce.
Des Hommes sans loi est un film de bonhommes, certes, mais un film haletant, passionnant sur une période de l'histoire américaine pas franchement reluisante. A voir absolument.
Source : Allociné
Le Juge (2014)
Hank Palmer est un avocat à succès mais peu regardant sur sa clientèle. Homme cynique et désabusé vivant à Chicago, il se retrouve à devoir assister aux funérailles de sa mère en Indiana. Il retrouve ses frères Glen et Dale mais aussi son père, le juge Joseph Palmer avec qui les rapports sont inexistants depuis de nombreuses années. Mais durant son séjour, le juge est arrêté pour le meurtre d'un homme qu'il avait jugé et acquitté des années auparavant.
Le Juge est un film très touchant et très pudique sur les rapports complexes que peuvent entretenir les hommes d'une même famille et comment ils parviennent à cohabiter sans la présence d'une mère et d'une épouse. Le film navigue entre les non dits, les reproches, l'incompréhension, l'affection et le respect. Au fil de l'histoire, lefilm se tourne davantage sur le rapport d'Hank (Robert Downey Jr.) et de son père (Robert Duvall). Sa volonté de retrouver sa place auprès de sa famille et regagner leur confiance, lui qui est perçu comme un déserteur. En parallèle, on suit l'enquête autour du juge et de son déclin lié à l'âge.
Le Juge parvient à traiter les thèmes de la famille, du policier et de la maladie (Alzheimer) sans s'étouffer les uns avec les autres et faisant de ce film, un très beau film très nuancé.
Source : Allociné
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Hush Hush